Je suis originaire d’Uruguay, ça fait rêver, à tel point que petite je ne savais pas bien qui était de ma famille ou pas, si mon grand-père était Yves Montand ou Georges Brassens, si mes sœurs m’avaient bien trouvé dans une poubelle comme elles le prétendaient, ou si mon père était bien le médecin de Superman et de Batman comme il me l’expliquait.
Enfant puis adolescente, les passions ne manquent pas et changent au gré de la curiosité : ma chambre change de décor toutes les saisons (voir plus), je remplis des cassettes audios des musiques qui me font danser, je fais du poney (et du cheval), je fabrique des jeux grandeur nature dans la maison et mon quartier, je crée et confectionne certains de mes vêtements sans trop savoir coudre, je prépare des repas (avec les fiches cuisine ELLE) sans trop savoir cuisiner, je gribouille des trucs sans trop savoir dessiner.

Je deviens architecte et je me dis que je devrais être cinéaste, autrice ou dessinatrice de livres pour enfants. Je démarre en œuvrant dans un musée où j’organise un festival de cinéma puis je me « range » et deviens « vraiment » architecte. Ça me plaît beaucoup.



Quinze ans plus tard, je fais le grand saut vers ailleurs.
Je suis les cours de l’Ecole des arts en section pluri-disciplinaire, tout est possible finalement, alors je suis aussi des cours de couture. Et j’aime tout ce que j’apprends. J’accumule du papier, du tissu, des outils de dessin, de la mercerie.
Les choses s’éclaircissent, et s’enrichissent !
Avec ma sœur et sa belle-sœur, nous créons notre futur métier, ce sera un lieu de bouffe et de culture, et ça s’appelle Les filles du Viaduc (si tu ne connais pas, il faut absolument que tu connaisses).






Le quotidien-quotidien naît un tout petit peu avant Les filles du Viaduc, tout est installé dans la maison du 27b rue du Viaduc à Tournai.
Au départ, Le quotidien-quotidien c’est l’envie de transformer en objet des matières récupérées : les tissus vintages ou d'ameublement deviennent des sacs, la ville est un terrain de jeu où toutes les composantes incongrues sont relevées dans des dessins, une collection d'anciens papiers peints nourrit la création de bijoux,…
Aujourd’hui, la confection textile est devenue l’activité principale.
C’est la création de patrons, le test, la récupération d’anciens tissus pour en faire tout ce que tu trouves sur le site.
C'est aussi l'envie de créer et produire local, en respectant l'environnement, avancer de manière juste et durable.
Alors il y a eu diverses étapes :




D'abord aménager l' atelier. Des tables pour dessiner, écrire, découper, coudre, Des placards pour classer les tissus, papiers et outils. Mes livres comme tant de références indispensables.
Ça a démarré par la confection de 340 coussins en skaï rouge pour le cirque de Marchin avec ma sœur et une copine, et ça nous a pris quelques semaines bien chouettes.
Ça m'a conforté dans l'envie de faire évoluer le projet.
Et puis le train-train du quotidien-quotidien s'est installé :
- j'ai tenté de soigner mon syndrome de l'imposteur en participant à un Marché de Noël à Bruxelles, où les gens ont aimé Le quotidien-quotidien,
- à la demande du MUFIM, l'un des automates a été rhabillé avec des tissus et vêtements récupérés,
- j'ai finalisé le patron des Bananas del Amor et elles plaisent beaucoup,
- on me donne des tissus qui renouvellent le stock, (je suis toujours en recherche, contacte-moi si tu veux te débarrasser !)
- les recherches sont toujours aussi enthousiasmantes, des trousses aux matières et motifs improbables, des badges ou des écussons, les cabas qui ont bien évolué, la veste qui n'attend que mon temps pour enfin te la présenter.
Une entreprise à 3 c’est fabuleux et une entreprise à 1 c’est génial aussi alors je fais les 2.